1. |
C'est interdit
03:49
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Tu m’as invitée à gagner ma vie en ne dépendant de personne, c’est ainsi que tu raisonnes
« Tu n’as pas de contrat ? Je n’en signe pas avec toi » m’opposent tous les bailleurs, je dois sans cesse chercher ailleurs
Je tente de faire ce que tu m’as dit, on me répond “c’est interdit”
On s’est égarés, je suis remontée, mais ils restent dans [latɑ̃t] ornementée
J’ai lu la devise au fronton de l’école et entendu ton soliloque polyglotte, à l’époque
J’ai donc aidé mes sœurs mais je me suis heurtée, en traversant la lisière, à une aigreur policière
J’ai désiré une interruption, j’avais jamais connu tant d’agressions
J’ai fait valoir mes droits rue du Faubourg-du-Temple sous les lacrymos, désormais je tremble
Je tente de faire tout ce que tu m’as dit, mais moi on me répond “c’est interdit”
On s’est égarés, je suis remontée, mais ils restent dans [latɑ̃t] ornementée
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2. |
Mutique
04:07
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T’as su toujours rester pudique. Et ta pudeur confine au mutisme
Mu par l’odeur confiée aux riches, je t’ai offert une améthyste
Mauvais, même ivre et violet, mon teint prend la couleur du vin coupé d’eau
Jamais, te plaçant au plus près de mon tympan, tu ne me saouleras avec tes mots
Ta pudeur confine au mutisme. J’insiste, mais tu restes pudique
Et moi, con, finaud comme je suis, je finis par trouver ça ludique
Tuer le temps ? Il n’y a plus d’heure pour les muets, même l’horloge n’est plus parlante
L’aiguille fait souffrir le martyre au mulet, moi ton âne bâté d’avance
J’ai été sensible aux sirènes trônant dans le golfe d’Utique
Qu’allais-je faire dans cette trirème, dans cette nouvelle guerre punique ?
Le quart d’heure qu’on file aux jeunes filles, pour qu’elles se croient en Amérique
Tu n’en veux pas tu es mutine, tu vas moins vite que la musique
S’il fallait compter les mots sortant de ta bouche, à vue de nez ce serait si
Facile car je sais ô combien tu prends la mouche, une carpe au vierge récit
Fille à la mine énigmatique, sphinx au silence si mythique
Relation asymétrique, j’ai l’honneur de tes blancs publics
Avec ma langue de vipère j’attends en vain que ta mue tique mais toi tu
Dis que tu n’enlèveras pas ta tunique, tu ne vireras pas ta cuti
Si j’avais su ta nature extrême, j’aurais choisi le vote utile
Pourtant c’est tout ce que j’aime, quand une langue le vent mutile
T’as bâti une tour hermétique avec les pics dont tu t’outilles
L’oreille de ton herméneutique n’est même pas percée d’écoutilles
Les cris passent les jalousies, les persiennes, car on entendait voler un moustique
À présent personne ne pourra faire sienne la façon dont on communique
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3. |
Bleu froissé
03:19
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J'ai tourné à droite rue Galilée / Trop tard pour revenir en arrière
Trop tard pour la laisser filer
Les points cardinaux tu sens où c'est, égocentrique, héliotropique
Je me suis engagée rue Arsène Houssaye
Mais il y a peu elle m'a déstabilisée / Ma ligne, depuis, se dégrade
Jaurès ou Stalingrad ? J'aurais jamais pensé
Errer comme une pocharde sur les Champs-Élysées / Paumée dans ce maudit huitième
Il me manque ton beau dix-huitième
On jase, on dit c’est elle [kila tʁɔ̃pe] mais quand je parle, je ne suis pas crue
J’ai joué et [pø ɡaɲe]
Quand tu [ʁœpɛʁ] son visage [sabote], elle prend des [poz], elle te touche trop
Elle te fait les yeux du chat botté
Toi, tu es [aki], je ne sais pas / Tu thésaurises, mais en pratique
Tous ces [bijɛ tu] les [apa]
Quand je pousse des cris ce n'est pas [fɛ̃] / J'ai beau changer tu n’es fidèle qu’à toi-même
Tu sembles faire le [ku] du [dofɛ̃]
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4. |
Régine
03:22
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Tu déclines nos noms nos âges et nos origines
Ta peau lisse n'a pas la sombreur de l'aubergine
La fourmilière te désigne comme la première à régner
Tu es si familière : les toiles t’hébergeaient
Quand aux quatre vents tu t’étais saignée
Régine, tu trouvais notre relation désuète
Dans les mots on écrivait toutes les lettres
Ton jean peut te faire passer partout s’il le souhaite
Et quand tu te résignes il laisse un corps sans vie
Une échine pervenche muette
Tu lésines de moins en moins sur la lamotrigine
T’avais plus la banane, t’étais en surrégime
Les galeries que tu chéris le plus sont souterraines
Semblable à la colombe à bandeau grenat
Tu voudrais la paix des garennes
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