1. |
Autoporté
02:51
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Amants touchants se massent avenue Anatole France, trop de déconvenues et tant d’indifférence
Ton âme en peine menace de livrer son visage à l’arène des chantages
Les vedettes longent la tour Eiffel et ce serait un drame de faire
Comme si t’étais là alors qu’on ne te voit pas pour tes éventuels partenaires
Et devant la caméra ton angoisse se calmera
À l’instant où ta tête est en plein baccara
Tes points de vue et laminage du monde ne siègent pas dans ton regard
Seule [ɛ̃pɔʁtʁɛ] l’attention à ton égard
Après deux rhums loin d’être assez alcoolisés, on te dit marche droit, tu verras le Colisée
Mais avec ta névrose géolocalisée, sur l’artère tu balisais
Or le colosse t’a tendu la perche, sinon ce serait une maladresse
De prendre, car on ne te croira pas, une photo sans que t’apparaisses
Et devant la caméra ton angoisse se calmera
À l’instant où ta tête est en plein baccara
Tes point de vue et laminage du monde ne siègent pas dans ton regard
Seule [ɛ̃pɔʁtʁɛ] l’attention à ton égard
Or le colosse t’a tendu la perche, sinon ce serait une maladresse
De prendre, car on ne te croira pas, une photo sans que t’apparaisses
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2. |
L'archipel
03:14
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Toi tu rêves de la Réunion, de Corfou, te jettes à l’eau dans ton gilet, ta bouée couleur soufre, tu voudrais franchir le gouffre, sortir le désir de ton îlet
Loin de l’abri côtier j’habite mes abysses répétitives, dans la banquise, j’attends le dégel, j’ai perdu le sens des échelles, si esseulé sous les marquises
Borné·e·s au minimum de l’archipel, pêcheurs et âmes sont déboussolé·e·s
Dans les entrailles de nos apparts il pèle, on pensait plutôt être bien isolé·e·s
Moi je songe à planer pour rejoindre enfin les Canaries, vise le vaisseau, mais toi tu voles quand ? Entre dans les ordres ! T’oses quand ? Les preuves ne forment pas un faisceau
Près du rivage ton clivage a doublé ma péninsule malaise quand t’as dit nan, préféré taire la sienne aux îles Aléoutiennes, dans le bain commun tu me rends continent
Borné·e·s au minimum de l’archipel, pêcheurs et âmes sont déboussolé·e·s
Dans les entrailles de nos apparts il pèle, on pensait plutôt être bien isolé·e·s
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La volière de l'Elbe
03:32
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Mélanie, combien de temps dois-je attendre ton épiphanie, ton épiphanie ? Pour qui sait l'entendre se rapproche un petit tsunami
Un matin sableux où j’ai fait semblant de te montrer la mer, un matin c’est vert, dans la volière de l’Elbe j’avais un faible pour le violet clair
On s’était dit qu’on se trouverait sur la crête qui fait la part des berges et les maquille
Si tu dessines des maquettes de cinémathèque, les avis divergent, ils skient dans le maquis
Où me situer, quand, même si tu es de quatre ans ma cadette, tu tires les manettes, tu tiens la baguette de cette quasi-aphonie ?
C’est rien par rapport aux chiffres des morts en Italie mais la litanie des jours sans nouvelles se traîne comme six décennies
À la vingtième heure je n’ai pas averti la souveraine, elle a souffert de tétanie
Si j’avais su, moi aussi j’aurais fui à Varennes, le passage ouvert en Océanie
Je suis démuni, tu es dans ta cachette, nous sommes désunis, et c’est un casse-tête, un origami mais ils ont vu encore pire, on m’a dit
Les ailes des perruches annoncent la douleur des montagnes russes, des fausses compagnies, des teintes sans chaleur pour faire descendre la pyromanie
En songe tu as tiré un carreau d’arbalète des Dardanelles à la Poméranie
Mensonge qui a failli dévoiler ta facette visant à semer la zizanie
Tu es en goguette, toutes ces avanies grièvement m’inquiètent, ma monomanie mène l’enquête pour terrasser cette tyrannie
Toi tu aspires à devenir une ascète au moment où j’expire. La potion de Juliette vaut souvent pour le pire, la thérapie ratée et l’infamie
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Jamais tranquille
04:12
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Dans l’écheveau lent de ton imaginaire toute heure se vaut, chaque soir la crise de nerfs
Et sans cesse tes efforts sont interrompus, le signal te dévore à l’impromptu
Car ces derniers temps non tu n’es jamais tranquille
Dans la foule des sollicitations qui s’empilent
Tes sautes d’humeur elles vont et elles viennent
Tu te sens débordé par des rivières diluviennes
Sur les reliefs gris de ton maquis lunaire t’as aplati le cordon dunaire
Si le réseau de transports ne répond plus, ton cerveau ne peut être repu
Tu veux réduire tes aspirations infantiles
Mais ton appétit multiplie les ustensiles
Tu le sais, comme moi, c’est un pis-aller,
Cet opium que tu ne peux t’empêcher d’inhaler
Dans les filets, ta psyché est inattentive, elle sombre, asphyxiée, comme l’Atlantide
Et dans les faits ton corset restera languide à moins que le débit ralentisse
Au mépris des aiguillons tu es pusillanime
En cage, un taurillon assoiffé de dopamine
Tu n’oses pas lacérer le précieux réticule
Tu renonces à la naumachie, tu capitules
Sous le dédale de soie tu vibrionnes, dans le lacis de ton cocon tu papillonnes
Mais ton voilier et son foc encalminent face aux avaries qui s’agglutinent
En attendant le plongeon, tu hyperventiles
C’est plus enivrant que l’essence de térébenthine
Mais ils restent insensibles [ostil] et [otɛ̃]
Le monde de la presqu’île n’est pas encore éteint
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5. |
Méthode au logis
02:52
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J’ai un problème avec toi, on a trop de différences
Concernant le thème de l’ambition, tu n’as aucun potentiel
En matière de méthode, c’est de ça qu’il s’agit
Tu n’es pas sans savoir que j’ai explosé
Tu es une des personnes qui se battent le moins, t’es pas à 100%
Les entreprises dans lesquelles tu peux monter abondent pourtant
En matière de méthode, c’est ça dont il s’agit
Tu n’ignores pas que je suis crevée
Il va être difficile de soulever une pierre d’une tonne, ne crois pas que je vais attendre jusqu’à l’automne
Car, bien que tu sois effacé, pour moi t’es un poids, et mon gros souci, c’est que je ne t’admire pas
En matière de méthode, c’est de ça qu’il s’agit
Tu sais que j’ai littéralement explosé
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La malachite
03:06
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Oui mais l’autre, tu la pulvérises
La cueilles à froid, [sãfwa] tu la brises
Tu hais ce que tu penses ne pas être
Elle [sɛ ʃãʒe] mais toi tu ne sais pas évoluer
Tu la contrôles et jamais sa peine n’est commuée
Ton vieux drapeau veut toucher tout ce qui bouge
Mais ton apôtre est sans trêve le blanc bourge
Les trois tons tu mélangeais - [vjolɛ]
L’altérité tu ne la veux que pour son métier
Et on [sali], le prochain n’est qu’un émeutier
Mais te réclamant du livre, l’alliance tu [lakit]
Fragile et vert comme la malachite
Tels les sbires d’Hérode, l’emblème rôde, [lam] acérée
Pendant l’exode, les tentes tu les as lacérées
L’altérité tu ne la veux que pour son métier
Et on [sali], le prochain n’est qu’un émeutier
Mais te réclamant du livre, l’alliance tu [lakit]
Fragile et vert comme la malachite
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7. |
Le vent du boulet
03:37
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Tu dis « Nous ne sommes pas dans le même camp », oui je suis incandescent
Alors que tu trépignes, dis-toi que je crépite
Une douleur qui se tient bien sage, un pays qui est tranquille
De mèche mais sans tressage, bourré de projectiles
Fallait se méfier, [tɛty mefje] de cette surprise, souviens-toi [dy milje dɛfɛ] que tu attises
Les promesses de Zeus n’ont pas calciné Prométhée. Quel cinéma ! Les principes, ensuite, tu omettais
Je l’ai senti, je suis vent debout, devant la bouche à incendie
Et dans la rue je bous en attendant samedi
J’ai pu vendredi [dɛsɑ̃dʁ], maintenant j’aimerais démonter
Le syndrome de Cassandre, ton déni éhonté
Qui a connu l’homme ou la femme obus boira, les arquebusiers renvoient leur destrier au haras
Je rêve de [ʁɔm flɑ̃be], [sule], par les bombes, combien faut-il de mortiers pour que tu succombes ?
Je suis un boulet (de sauvetage)
Toi t’es canon (de sauvetage)
Une bouée, un canot sinuent vers le naufrage
Tu n’as pas daigné embraser cette essence de bois sacré
Mais ça crée des liens quand les lumières sont brassées
Allume celui à qui tu mens, [etɛ̃sɛl] que t'entretiens
Dans les linéaments des feux que tu fais tiens
Je suis un boulet (de sauvetage)
Toi t’es canon (de sauvetage)
Une bouée, un canot sinuent vers le naufrage
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8. |
Monts et merveilles
03:36
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J’ai enfilé mon baudrier pour hisser mon insigne au sommet, expatrié dans le défilé
Pionnier, j’ai évité ravins et précipices, tout rendu propice à la force du poignet
La réussite, c’est aussi un jeu de cartes, tu sais, ou tu ne sais pas, et on aimerait que tu nous dises pourquoi
Tu ressuscites les vieux démons de la morgue qui ruisselle de haut en bas, tu ne vois rien que l’oseille qui poudroie
Ce pinacle népalais, c’est un lieu où l’on croise ceux qui gagnent et dans la montagne élèvent des palais
Mais mon succès est un progrès pour tous les alpinistes et sa valeur dévale vers eux du zénith
La réussite, c’est aussi un jeu de cartes, tu sais, ou tu ne sais pas, et on aimerait que tu nous dises pourquoi
Tu ressuscites les vieux démons de la morgue qui ruisselle de haut en bas, tu ne vois rien que l’oseille qui poudroie
Ne sont rien les citoyens qui ont perdu pied trop tôt, bravo aux héritiers et aux gagnants du loto
Que prospèrent les sicaires et les trafiquants de drogue, une défaite pour Galilée, Pessoa et Vincent Van Gogh
La réussite, c’est aussi un jeu de cartes, tu sais, ou tu ne sais pas, et on aimerait que tu nous dises pourquoi
Tu ressuscites les vieux démons de la morgue qui ruisselle de haut en bas, tu ne vois rien que l’oseille qui poudroie
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9. |
Un peu de tenue
02:46
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Marianne a le sein découvert car elle est une allégorie
Toutes les femmes ne sont pas nourricières, tous les hommes ne nous font pas golri
Et tu t’es dit : « Je donne mon avis sur la manière dont les filles choisissent leurs habits. »
Ton pays n’est que demi-nation quand il faut cacher ou exposer sa carnation
La République a les cheveux cachés, pas dévoilés aux yeux de tous
Sinon tu serais déconcentré. Jamais ton désir tu n’étouffes
Et tu t’es dit : « Je donne mon avis sur la manière dont les filles choisissent leurs habits. »
Ton pays n’est que demi-nation quand il faut cacher ou exposer sa carnation
Je vois que tu brodes et que tu détricotes le tissu de nos cellules,
De l’épiderme où tu nous enfermes, le corps qui nous dissimule
Sur la plage j’étais trop habillée pour la police des alizés
Ma sœur ne l’était pas assez, ils l’ont aussi verbalisée
Ne m’accuse pas de me regarder le nombril, le mal est dans l’œil rétrograde
Comment faire – on n’a jamais compris – pour se vêtir avec mes camarades ?
Et tu t’es dit : « Je donne mon avis sur la manière dont les filles choisissent leurs habits. »
Ton pays n’est que demi-nation quand il faut cacher ou exposer sa carnation
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10. |
Le langage de force
03:10
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Lorsqu’à la cime des six fonctions du langage, tu dresses de toi-même un usage poétique
Ils trouvent ta prose trop lacunaire pour ton âge, ton jeu de phonèmes follement ésotérique
Le temps qui s’écoule n’est pas le plus loquace de France mais ton fort c’est l’intérieur de ta volonté
Puisque tout s’écroule j’ai besoin de constance pour me trouver par le sens moins violenté
Alors qu’en déployant ta glossolalie, tu sors d’un monde pour réaliser le tien
De haut, c’est visé comme une anomalie, mais je tente de saisir tout ce que tu soutiens
Le temps qui s’écoule n’est pas le plus loquace de France mais ton fort c’est l’intérieur de ta volonté
Puisque tout s’écroule j’ai besoin de constance pour me trouver par le sens moins violenté
J’ai vu le dragon : « Toi, tu racontes quoi ? » m’a-t-il dicté, armé de solidité
Quand hardiment tu articules ta parole, où sont ceux qui cernent ses sonorités ?
Au sein des grands cet idiome affole, mais pas au cœur de la sororité
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11. |
Les biches et les faons
03:24
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Les biches et les faons [vʁɛmɑ̃to] et les gants
Les [kɔk] dans les [zo] écopent avec les [so]
Les baies et les [myʁ], [œ̃nɛktaʁ] la vie dure
Les [ʃɑ̃], les [kœʁ] [eləvɑ̃] des mineurs
Les [pɛ̃z‿elɛʃɛn], ça [rɑ̃tʁɛ] bien, il faut que je te peigne
Les [kɔl], elle [ɑ̃vwa]. Je suis la [vwa]
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12. |
Flagrance décollée
03:25
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Dans l’hypogée de Belleville tu te taisais comme un ours en hourvari
Tu as flairé, depuis le vaisseau de Thésée, des effluves de muscari
Sous les abysses la petite-fille d’Europe vocalise sans perdre la laine
Pendant le bis elle te tend la pelote à la manière des chants hellènes
Finis les lassants récits, adieu la mutité, au sein du récent lacis elle a communiqué
Le courroux est un départ, jamais une arrivée, la couleur du décollage est sans cesse avivée
Hybridées, télescopées, vos orbites. Tu as épié ses billes célestes
Apercevez, tels des satellites, la gravité lâcher du lest
Finis les lassants récits, adieu la mutité, au sein du récent lacis tu as communiqué
Le courroux est un départ, jamais une arrivée, la couleur du décollage est sans cesse avivée
Tu es terrien, elle est mortelle, est-elle si humaine ? Plus haut que l’enfant de Dédale, elle vole, en Vénusienne
Labile, sa ligne volubile excède la stratosphère, sa navette exceptionnelle n’est jamais stationnaire
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Les Disques Pavillon Paris, France
Les Disques Pavillon est un label et une maison de production indépendante créée en 2015. Nous recherchons, nous écoutons,
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De la supervision musicale à la représentation d'artistes en synchro, nous produisons également les bandes sons de publicités, vidéos ou livres audio.
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